Mardi gras

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Des druides réunis en société secrète, des émules enthousiastes du Docteur Moreau qui remodèlent la chair vivante, un héros perpétuellement souriant qui lâche fous et estropiés en plein carnaval... "Mardi gras" est un défilé conçu pour décevoir les masses. La foule était venue pour rigoler, elle repartira bien déçue.

Qu'il prenne à de jeunes esthètes vêtus de noir la fantaisie de mettre en pratique le slogan d'André Breton en tirant au hasard dans la foule, et la société, effrayée, proteste. La violence en art doit rester formelle, limitée à la provocation et au scandale.

Il arrive que cette violence ritualisée touche jusqu'au corps, dernier refuge du sacré, ultime objet du scandale, qui se transforme alors en matériau comme les autres. Et Benoît Preteseille d'enrichir son musée imaginaire de pratiques artistiques naguère controversées : performances, tatouages, musique bruitiste et art corporel.

Comme dans "L"art et le sang" ou "Maudit Victor", l'auteur dissimule derrière les codes du roman-feuilleton et le bric-à-brac de la Belle Époque un réflexion cruelle sur l'Art et ses conventions. Beau ou laid ne sont que des mots. Démiurge à la Frankestein, l'artiste va contre l'ordre, le dogme social ou religieux. Il ferraille du côté de la vie, de l'éphémère et du chaos.

Alors peu importe le jugement que le public porte sur les monstres qu'il crée. À ses yeux, ils sont beaux parce que vivants.

• Benoît Preteseille
• Collection Raoul
• 120 pages en bichromie
• 15 x 21
• Couverture souple avec rabats

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